Chronique : Les héros, ça s'trompe jamais de Marie Potvin

Éditions Numeriklivres – La série en six épisodes disponible ICI

Premier épisode gratuit, les cinq suivants à 0,99€

Présentation de l'éditeur :

Les frères Grondin attisent bien des convoitises.

Philippe essaye d’étouffer la blessure qui ne le quitte pas depuis la mort de sa femme en se plongeant à corps perdu dans le travail et dans l’éducation de sa fille. Saura-t-il saisir l’amour au vol quand celui-ci viendra papillonner autour de lui ?


 

Max incarne la force tranquille, le charme auquel on ne peut résister. Il a irrémédiablement brisé le cœur d’Annie, son ex-petite amie. Max traîne avec lui sa réputation de séducteur, ce qui ne va pas l’aider à inspirer confiance à Bernise, qui a bien peur de n’être qu’un nom de plus au tableau de chasse de ce Don Juan.

Sylvain, enfin, masque tant bien que mal sa fragilité sous un humour qu’il veut à toute épreuve. Mais les démons contre lesquels il a déjà lutté autrefois reviennent le hanter, sans qu’il soit sûr de parvenir encore à les dompter.

Autour de ses trois hommes, virevoltent de jeunes et jolies femmes, avec chacune des motivations différentes mais une quête commune : trouver son « héros » . Annie, malgré l’attitude de Max, ne désespère pas de le reconquérir. Bernise aimerait pouvoir vaincre sa peur de l’amour et de l’engagement, et faire confiance à Max. Julia voudrait, malgré les évidences et les conseils de ses amies, vivre sa romance avec Tom Turner, l’indispensable salaud de service, et pour cela elle est prête à garder les yeux fermés. Jeannette, l’épouse de Sylvain, veut à tout prix sauver les apparences et laisser croire que son couple est parfait. Quant à Sophie, elle cherche l’âme sœur, en distillant autour d’elle des petites étoiles qui agissent comme de véritables philtres d’amour qui semblent piéger les hommes qui s’en approchent.

Mon avis :

Cette romance, douce et riche, se décline en six « épisodes » courts nous plongeant à chaque nouvel opus un peu plus loin dans la vie trépidante des héros de Marie Potvin. C'est un récit, à première vue, banal et sans rien d'extraordinaire, pourtant, avant même d'avoir terminé de lire le premier épisode offert par l'éditeur, nous savons que la suite nous sera nécessaire pour satisfaire nos appétits aiguisés.

Des héros qui ne se trompent jamais – ou qui s'y efforcent –, il y en a de nombreux dans cette histoire, et c'est là l'un des points forts de ces textes, car tous ces héros ont une place, un rôle défini, une mission à accomplir et surtout... on n'en perd pas son latin pour autant. (exercice peu aisé dès qu'il y a profusion de personnages)

Du côté des hommes, nous avons les frères Grondin (Sylvain le toxico, Max le séducteur repenti et Philippe, le veuf taciturne, mais pas insensible) qui dirigent l'entreprise familiale. Tom, l'avocat de la famille, est détestable à souhait (celui-là, on en fera une cible de tir aux fléchettes dès le 1er épisode). Guillaume, le meilleur ami de Sophie (cette dernière sera embauchée dans l'entreprise comme secrétaire) est un personnage essentiel à mon sens, plein de réparties appréciables et de bonnes intentions, il désamorcera bon nombre de situations bancales et apportera une dose de légèreté à l'histoire.

Chez les dames, nous avons Jeannette, la femme de Sylvain ; Annie, l'ex éplorée de Max ; Julia la maîtresse de Tom et meilleure amie de Bernise qui elle-même, tombera sous le charme de Max et Sophie, ancienne starlette de Broadway aspirant à une vie paisible, ce qui n'est pas gagné.

Il y a aussi une tripotée de personnages secondaires ayant leur importance, comme Dorothée, la fille de Philippe, qui prendra une certaine place dans l'histoire au fil des épisodes.

La véritable force de cette histoire est bien évidemment sa crédibilité. Nous y croisons des personnages tous issus de milieux différents avec des passés bien distincts et des failles réelles. Nous seront attendris par certaines situations, énervés par d'autres (voire carrément frustrés de ne pas pouvoir entrer dans l'histoire pour mettre son propre grain de sel), mais aussi touchés et émus.

Toutes les mises en scène de l'auteur font de nous des spectateurs de morceaux d'une vie qui pourrait être la nôtre. Pas de clichés, pas de fausses notes, pas de mauvais goûts ni de niaiseries.

Une nouvelle fois, rien d'extraordinaire dans ces six récits, mais il y a ce petit quelque chose de particulier qui les rend indéniablement addictifs. Peut-être ce côté réaliste qui fait que les personnages sont accessibles ? Peut-être le fait que certains sujets sensibles soient abordés ? Peut-être tous simplement parce que l'histoire est belle, simple et qu'elle nous touche ?

Une lecture et un auteur à découvrir si ce n'est pas encore fait et une aventure à suivre avec plaisir et sans modération pour oublier que nous vivons, nous, dans un monde où les héros se trompent un peu trop souvent.